L’île de Mayotte, située dans l’océan Indien, à 8 000 kilomètres de la métropole connait depuis le 30 mars par une grève générale lancée par l’ intersyndicale (CGT, FSU, UD FO, l’UIR CFDT, SAEM, SNUipp et Solidaires) .
Les principaux axes routiers sont bloqués par des syndicalistes chaque jour par des barrages. Des manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, mobilisation très importante pour cette ‘île comptant 220.000 habitants. Ainsi les grévistes bloquent les profits: le MEDEF local hurle et les médias-chiens de garde se taisent. Il aura fallu plus de deux semaines pour que l’information parviennent jusqu’à la métropole.
La situation à Mayotte.
Le chômage touche 19 % de la population active et 61 % des 15-24 ans, et plus de 27,6 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. L’indice de développement humain, indicateurs de richesse, d’éducation et de santé, place Mayotte à la 107e position alors que la France est 20e.
Le mouvement réclame l’« égalité réelle » entre Mayotte et la métropole. L’île a choisi en 1976 de rester française elle est devenue le 101e département en 2011. Toutefois, elle ne jouit pas des mêmes droits que les autres territoires français :
- Aujourd’hui, le code du travail qui s’applique à Mayotte n’intègre qu’environ 25 % de la législation française. Ainsi, la durée hebdomadaire du travail à Mayotte est toujours de 39 heures (contre 35 heures dans l’Hexagone).
- Les allocations familiales,logement ou retraite ont des montants bien inférieurs. Ainsi, le RSA que reçoivent les Mahorais ne représente que 50 % du montant versé dans l’Hexagone (268,08 euros par mois contre 524,68 euros dans l’Hexagone).
- Le manque de routes, de production d’énergie ou d’établissements sanitaires et scolaires….sont patents. Les grévistes réclament d’urgence la construction d’écoles, ainsi que des mesures contre l’insécurité. Ils sont les premiers à dénoncer les dérapages violents qui se sont produits depuis lundi.
La seule réponse concrète pour le moment a été l’envoie de renfort de gendarmes mobiles sur l’ile. Et un syndicaliste a été arrête et mis en garde à vue.
Le PRCF exprime sa solidarité totale avec la lutte de Mayotte qui démontre que ce n’est qu’en bloquant les profits capitalistes que l’on crée un rapport de force permettant d’envisager un victoire du mouvement populaire.
Comme l’a dit intersyndicale » La pression doit être maintenue, la grève continue et les actions seront amplifiées ».
Mayotte- COMMUNIQUÉ DE LA COMMISSION LUTTES du PRCF
La grève générale ? Le PRCF depuis des mois et ensuite les Goodyear et plusieurs syndicats et structures de la CGT la réclament avec force pour que le gouvernement jette à la poubelle la « Loi El Khomri». Peu de nos concitoyens sont au courant qu’en France, cette grève générale, blocages à l’appui, à déjà débuté et plus précisément, dans le département de Mayotte, dans l’archipel des Comores.
La commission luttes du PRCF apporte son soutien à nos compatriotes Mahorais victimes d’une situation néocoloniale qui, depuis le 30 mars, ont engagé un bras de fer avec le gouvernement à l’appel des organisations syndicales FSU, FO, CGT, Solidaires, SNUIpp, CFDT et SAEM.
Devant la fin de non-recevoir des autorités départementales et du gouvernement Valls, nos camarades mahorais ont appelé les travailleurs de l’île à une grève générale. Leur revendication est « l’égalité réelle avec le continent » à savoir : l’alignement des allocations familiales et des autres prestations sociales au même niveau que dans l’Hexagone, la lutte contre l’insécurité qui dégrade les conditions de vie à Mayotte, la construction de nouvelles structures scolaires, mais aussi l’application du Code du travail national et l’abandon de la loi « El Khomri ».
Pour qu’adviennent de nouveaux jours heureux, et pour commencer, des Jours debout, soyons tous Mahorais !Communiqué de l’intersyndicale CGT FSU FO Solidaire CFDT SAEM
Mamoudzou le 13 avril 2016
L’intersyndicale a décidé de répondre favorablement à la proposition du gouvernement au sujet du rendez vous pour une réunion le vendredi 15 avrail au ministère des outre-mer.
Cependant dans la mesure où aucun engagement d’une quelconque avancée concrète sur nos revendications n’a été enregistré jusqu’ici, l’intersyndicale a décidé de maintenir le mouvement de grève.
Par conséquent, l’intersyndicale demande aux grévistes de maintenir la pression.
Elle rappelle que les véhicules d’urgence et de secours ainsi que les personnels médicaux et paramédicaux peuvent circuler.
De même consigne est donnée aux manifestants de ne pas s’interposer lorsque les forces de l’ordre lèvent des barrages.
Pour finir, l’intersyndicale insiste sur le fait que les violences de ces derniers jours à Mtsapéré n’ont rien à voir avec leur mouvement.
A la Réunion, la grève des travailleurs du BTP se poursuit. Les dockers du port de Saint Denis ont également cessé le travail.