La Chapelle-Darblay et son usine de papier à Grand-Couronne en Seine- Maritime dans la banlieue de Rouen est un maillon essentiel de la filière papier bois. L’entreprise seinomarine produit du papier journal recyclé à 100 % à partir de la collecte des papiers usagers sur l’ensemble du grand quart Nord-Ouest du pays. Depuis l’annonce en septembre 2019 par le groupe papetier finlandais UPM de la mise en vente de l’usine, de nombreuses voix, au-delà des syndicalistes, s’élèvent pour sauver ce site unique en France. L’usine dispose d’une puissance de recyclage de 480 000 t/an, soit le résultat du tri de 24 millions d’habitants –un tiers de la France. Elle rayonne dans un périmètre de 400 km et concerne notamment l’agglomération parisienne, Orléans, Dreux, Chartres, Le Mans, Nantes, Amiens, Rouen, Rennes, Caen, Cherbourg-en-Cotentin, Béthune, Saint-Etienne, Ardenne, Aisne, Dijon, Clermont-Ferrand et bien d’autres villes.
La part de production de l’usine destinée au marché français représente la consommation française de papier journal. De plus : 70% de la production totale est destinée au marché européen. Sa disparition amènerait les journaux de l’UE à recourir à du papier non recyclé, évidemment moins écologique et plus coûteux.
Chapelle Darblay est une véritable référence en matière d’environnement : sa chaudière biomasse représente 30% de la consommation régionale normande et est capable de chauffer l’équivalent d’une ville de 20 000 habitants. L’usine possède une station d’épuration pouvant subvenir aux besoins de 400 000 personnes. 50 000 tonnes de papiers sont transportées par voie fluviale, sur la Seine. La fermeture du site aurait par ailleurs des conséquences très lourdes en termes d’impact carbone et contribuerait à augmenter la fiscalité locale sur les ordures ménagères dans de nombreux territoires puisque la collecte du papier n’aurait plus d’exutoire.
« Ce fleuron de l’économie circulaire risque de fermer en juin prochain, si les pouvoirs publics n’agissent pas massivement et urgemment pour que son propriétaire finlandais, UPM, qui souhaite s’en débarrasser, accepte les offres de reprises, car il y en a ! » : dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, 67 élus, dont les maires du Havre et de Paris, ont signé un appel pour relancer l’usine de Grand-Couronne. Lors d’une réunion le mercredi 10 mars, le Conseil économique social et environnemental régional (Ceser) de Normandie a dévoilé qu’un repreneur était en lice, soit le belge VPK Packaging, un fabricant d’emballages en carton ondulé. Une piste qui confirmerait que l’avenir du site passe par les papiers pour ondulé (PPO) fabriqués à partir de papiers et cartons à recycler (PCR). Dans un rapport sur la filière du recyclage des papiers et cartons remis en janvier 2021, il est évoqué cette possibilité qui passe par un investissement dans l’outil de production, du pulpeur à la machine à papier. L’usine affiche une capacité annuelle de quelque 480 000 tonnes. La piste d’Asia Pulp and Paper (APP) est également ressortie. Le géant indonésien est indirectement partie prenante dans le dossier de l’usine de pâte à papier de Tarascon (Bouches-du-Rhône). Une société d’économie mixte (Sem) pourrait assurer la transition.
- suivre les actions des ouvriers de Chapelle Darblay : http://cgtchapelledarblayupm.unblog.fr
Les signataires de la lettre ouverte à Macron s’inquiètent de la pérennité de la filière française de recyclage des papiers et cartons si ce débouché majeur, « symbole du monde d’après », venait à disparaître définitivement : « Il serait totalement absurde qu’un tel site, au cœur de l’économie dite circulaire, compétitif et hautement écologique, ferme. Si tel était le cas, cela pousserait de très nombreuses collectivités à enfouir ou brûler le papier déchet au lieu de le recycler, ou bien à l’envoyer en Belgique ou en Allemagne ! Cela aurait des conséquences dramatiques en termes d’impact carbone et contribuerait à augmenter la fiscalité locale sur les ordures ménagères dans de nombreux territoires. »
Ce fleuron industriel risque de fermer en juin prochain, si les pouvoirs publics n’agissent pas massivement et urgemment pour que UPM accepte les offres de reprises ! Ils sont 67 premiers signataires d’un appel adressé au Président de la République : notamment Anne Hidalgo, Maire de Paris, Édouard Philippe, Maire du Havre, ainsi que les Maires de Rouen, Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Cherbourg-en-Cotentin, Villeurbanne, Clermont-Ferrand, Nancy, Blois, Saint-Denis, Angoulême et de bien d’autres villes.
-Le 5 juin 2020, Macron annonçait : « Nous avons une opportunité historique de reconstruire notre économie et notre société sur de nouvelles bases, de nous réinventer, d’investir dans un avenir décarboné ». Les pouvoirs publics vont-ils abandonner cette usine qui fait vivre plus d’un millier de familles et est l’unique usine de papier 100% recyclé en France. Nous avons jusqu’au mois de juin pour agir. N’attendons pas. Ensemble, sauvons le site !.
Si la crise sanitaire a reposé la question de la souveraineté et de l’indépendance de la Nation, le gouvernement Macron et ses préfets en restent, à ce jour, les fossoyeurs. Travailler à la souveraineté et à la protection de l’environnement, c’est aujourd’hui préserver les capacités de production de papier journal sur le site de Chapelle Darblay à l’opposé des décisions de vente ou de fermeture du groupe UPM, propriétaire du site. Le temps est cependant compté. En effet, à défaut d’un repreneur, l’usine fermera ses portes et les 230 salariés et les 800 emplois indirects disparaitront. Le groupe UPM ne semble pas disposé à vendre l’entreprise mais bien à faire disparaître l’activité. Pour l’instant le groupe ne s’est pas attaqué aux machines, comme ce fut le cas lors du précédent saccage, ou plus récemment dans la Papeterie de Docelles dans les Vosges. Il faut, à un moment, des arbitrages et des actes telle que la réappropriation de l’outil industriel, par exemple par une réquisition nationale et régionale, en faisant valoir le droit de préemption, serait une illustration forte, répondant ainsi aux enjeux économiques, sociaux, et environnementaux. D’ailleurs comme indiqué par le Secrétaire Général de la CGT, dans son courrier du 06 avril 2020, la remise en production de la machine 3, en veille depuis 2015, pourrait répondre avec un financement public aux besoins de la production de masques de protection.
jd pour www.initiative-communiste.fr
Pétition de la CGT : Sauver Chapelle Darblay
La chapelle est un site industriel dont la matière première est issue de vos déchets (la fameuse poubelle jaune)
Sur place, nous fabriquons du papier journal 100% recyclé, qui est vendu en France bien sûr, mais aussi dans le monde entier !!!
Depuis le 10 septembre 2019 le groupe finlandais UPM (propriétaire du site) a annoncé sa décision de vendre, voire de fermer notre usine.
Le temps passe et, à ce jour aucune offre de reprise n’est arrivée.
La disparition de Chapelle aura de lourdes conséquences sur le bassin et bien au-delà :
Nous recyclons à peu près 300 à 350 000 tonnes des papiers issues de collectes et qui ne trouverons aucun débouché sans nous (elles seront brulées ou enfouies).
Bien entendu, en plus du licenciement des 230 salariés, des centaines d’emplois induits, des milliers d’emplois impactés par cette catastrophe, se profile des heures très sombres dans le domaine du recyclage en France.
En effet, le tri sélectif souffre déjà de la fermeture des frontières dans les pays qui prenaient les matières à recycler et la perte d’une industrie comme la nôtre serait « la goutte d’eau » qui entrainerait dans une chute sans précèdent l’organisation même du traitement des déchets.
Hormis le fait qu’il ne serait bientôt plus nécessaire de remplir vos poubelles jaunes dans l’idée d’aider à recycler,
le coût de l’incinération ou l’enfouissement serait, bien entendu reporté sur le citoyen !!!
Voilà pourquoi nous avons la responsabilité de vous informer de la situation, et de vous demander de nous soutenir.
http://cgtchapelledarblayupm.unblog.fr/2020/03/14/petition-a-signer-disponible-dans-toutes-les-mairiess-environnantes/
Revue de presse :