mis en place par les initiateurs CGT et FSU de la « lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux »
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Face à Sarkozy, au Medef et à l’UE,
construire par en-bas le tous ensemble en même temps
Le pouvoir mène une guerre sans limite contre les intérêts et les acquis des travailleurs et la crise va accélérer cette régression sociale dans des proportions dramatiques ; face à cette situation, la France deviendra un pays de misère pour les travailleurs si ceux-ci ne parviennent pas à construire un mouvement d’ensemble durable bloquant le profit capitaliste, comme en 36, en 68 ou comme en Guadeloupe actuellement, qui seul pourra faire plier le gouvernement et le patronat et permettre la satisfaction des revendications et des aspirations populaires.
D’un côté, des travailleurs du public et du privé, retraités, chômeurs… subissant la régression sociale et la crise capitaliste : salaires bloqués voire en baisse (comme à IBM ou chez Renault où les salaires n’augmenteront pas cette année et où les primes vont être fortement réduites) tandis que les prix montent, licenciements qui se multiplient (+ 100 000 chômeurs en janvier !), suppressions de postes massives dans le public, casse de l’hôpital, des universités et de l’Education nationale….
De l’autre, 54 milliards de bénéfices (+ 14 %) distribués aux gros actionnaires du CAC 40 pour 2008, des centaines de milliards d’euros publics versés sans aucun contrôle aux grandes entreprises, des milliards d’exonérations de cotisations sociales…
De l’argent et des moyens dans notre pays, il y en a bien. Mais il ne sert qu’à engraisser le grand capital au nom d’une politique unique euro-formatée et imposée aujourd’hui en France par Sarkozy et son gouvernement qui sont les commis des Bouygues, Lagardère, Bolloré, Rothschild et autres Pinault.
Face à cette situation, les mobilisations se succèdent depuis des mois et se ressemblent, massives et posant avec détermination les revendications populaires : augmentation des salaires, interdiction des licenciements et des délocalisations, retrait des contre-réformes euro-libérales (hôpital, Education de la maternelle à l’université…), refus des privatisations et de la casse des services publics, non à l’exploitation néo-coloniale dans les DOM…
Ces nombreuses luttes, qui ont débouché le 29 janvier sur une journée interpro d’une ampleur exceptionnelle, sont massivement soutenues par la population tandis que Sarkozy, décidé à maintenir coûte que coûte son programme de « rupture » thatchérienne, est de plus en plus impopulaire.
Dans ce contexte, l’affrontement entre le Travail et le Capital peut déboucher aussi bien sur une formidable victoire populaire que sur une défaite cuisante si les luttes à la base ne parviennent pas à trouver le chemin de l’unification.
Malheureusement, les directions syndicales françaises ont clairement choisi de tout faire pour empêcher la convergence des luttes et la construction d’un rapport de forces durable pour gagner, seul moyen de faire plier Sarkozy, le MEDEF et l’UE du Capital. Ce choix stratégique s’inscrit dans leur collaboration au sein de la direction de la Confédération Européenne des syndicats, financée par l’UE pour accompagner la construction européenne capitaliste, et dont le secrétaire général expliquait en décembre 2008 que les syndicats devaient désormais inscrire sur leurs banderoles le mot d’ordre : « sauver le capitalisme de lui-même ». Tout un programme au nom duquel les états-majors syndicaux français agissent pour canaliser les luttes et les empêcher de remettre en cause un système qui ne peut plus se survivre qu’en détruisant au quotidien les acquis sociaux et démocratiques du peuple.
C’est ainsi que, soumis à une très forte pression de la base militante et des luttes de la fin 2008, ils ont décidé d’une journée d’action le… 29 janvier pour s’empresser ensuite d’attendre et de laisser le gouvernement reprendre la main par l’annonce d’un « sommet social » le 18 février dont il était évident qu’il ne sortirait rien, avant d’en appeler à une nouvelle journée d’action le… 19 mars, qui porte qui plus est sur des revendications très éloignées de celles qui s’expriment dans les entreprises : la plate-forme des 8 organisations syndicales ne formule aucune exigence précise en matière de salaires ou demande aux travailleurs de faire grève pour « réglementer la sphère financière internationale ». Deux mois perdus pour les travailleurs mais deux mois gagnés pour le gouvernement contre la colère populaire alors que dans le même temps, rien n’a été fait pour assurer le solidarité et la convergence autour de la grève historique des Universités et de la Recherche, à laquelle les étudiants se joignent de plus en plus massivement, et de la grève générale en Guadeloupe laissée sans soutien pendant des semaines.
Sans parler de Chérèque dont la mission est de trahir chaque mobilisation, il est en particulier indigne que B. Thibault, intervenant en direct à la télévision au soir de la réunion du 18 février, n’ait critiqué que du bout des lèvres les « propositions » de Sarkozy alors que celui ci mène une guerre de classe contre les travailleurs et qu’en outre il n’ait mentionné la lutte des DOM ou des universités, ni même dit un mot sur l’assassinat d’un militant CGT en Guadeloupe, dans des circonstances troubles mais dans lesquelles le choix du pourrissement et de la tension par le gouvernement a de toute évidence beaucoup pesé.
De même, que penser des positions actuelles du secrétaire de la FSU et de la direction du SNES qui, contre l’avis même du syndicat FSU du Supérieur, refusent de soutenir les revendications des universitaires et des étudiants en grève reconductible, laissant une fois de plus du répit au gouvernement et retardant l’unification des revendications et des actions entre tous les personnels de l’Education ?
Quant au syndicat Solidaires qui, après le recentrage de la confédération CGT, occupe désormais le terrain « radical » sur le plan médiatique, il déclare que si la date du 19 mars est bien un peu tardive pour la convergence des luttes, l’essentiel est que l’unité syndicale ait été préservée.
Mais les travailleurs n’ont que faire d’une unité de sommet qui ne sert concrètement qu’à faire gagner du temps au pouvoir et à empêcher toute construction d’un rapport de forces pour gagner.
L’unité dont les travailleurs et la jeunesse ont besoin, c’est à la base, pour l’action et à partir des revendications réelles qui s’expriment dans les luttes :
– augmentation des salaires et SMIC à 1600 euros nets
– interdiction des licenciements et des délocalisations
– contrôle par les travailleurs des milliards donnés par le gouvernement
– pour la défense des services publics (Education Nationale, Hôpital,…)
– contre la casse des acquis sociaux (sécu, retraite après 37,5 annuités, à 50 ans pour les travaux pénibles)…
L’unité dont les travailleurs ont besoin c’est, en coordonnant au niveau national les mobilisations sectorielles à la base, pour construire un rapport de forces de haut niveau capable de battre Sarko-Medef.
Mais les directions syndicales jouent un rôle de frein au lieu de jouer celui du moteur. C’est donc par en-bas, à partir de nos syndicats et des luttes dans les usines, les services, les écoles, collèges et lycées ,les hôpitaux ou les universités, à partir des réunions interpro dans les communes ou les départements, à partir de coordinations articulant syndicat et AG de grévistes, que nous pourrons imposer le tous ensemble en même temps durable alors que d’ici le 19 mars, des journées de lutte sont annoncées le 5 mars (grève à l’Hôpital, début de la grève générale à la Réunion) ou le 11 mars (journée nationale dans les universités)….
En renouant avec le syndicalisme de classe et de masse qui fit la grande CGT et les acquis des travailleurs de France, salariés du privé, du public, jeunesse étudiante et lycéenne, couches sociales étranglées par Sarkozy, le Medef et l’UE, nous aurons la force de gagner. Avec ou sans les directions syndicales.
Le Capital bloque le pays et les travailleurs. Bloquons le Capital !
Les DOM et l’Université montrent le chemin :
« Lyanache kont la pwofitation » sur TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL !