Le 1er juillet 2013, la Croatie devenait le vingt-huitième pays membre de l’Union Européenne. En dépit du tropisme si prononcé de nos dirigeants vers la propagande eurolâtre, personne ne se presse pour fêter cet anniversaire. Pourtant l’Union Européenne, chacun devrait le savoir, c’est Le Remède, la Panacée universelle, l’Elixir Miracle qui guérit des maux passés, présents et à venir…
D’ailleurs, de nombreux ukrainiens ne sont-ils pas morts récemment pour rejoindre l’Union Européenne ? (Certes l’honnêteté exige de dire que c’était sous les coups des néo-nazis de Svoboda ou du Pravy Sektor, et sous les balles de mercenaires armés par la CIA comme une enquête sérieuse de ARD l’a montré. Et puis il faut bien dire que les centaines de milliers d’ukrainiens qui fuient la terreur fasciste ne partent pas vers l’ouest mais vers l’est…).
Trêve de propagande, les faits sont têtus : depuis son adhésion, la Croatie va plus mal !
Voyons plutôt :
Depuis 2009 la récession frappe la Croatie, l’adhésion à l’UE n’a rien changé, bien au contraire, et le taux de chômage s’élève à plus de 16%. Pourtant, comme pour tous les autres membres, les promesses étaient nombreuses. L’adhésion à l’UE devait permettre le retour de la croissance, la baisse du chômage, les investisseurs étrangers devaient affluer dans tout le pays, la « solidarité » européenne devait par l’intermédiaire des fonds structurels soutenir les investissements…force est de constater que rien ne cela ne s’est passé, c’est même tout le contraire !
En effet, alors que la demande intérieure est en berne et que l’inflation est négative, l’UE empêche la Croatie de jouer sur la variable monétaire afin de garantir sa tenue face à l’euro, l’investissement public est à l’arrêt afin de se soumettre à une procédure pour « déficit public excessif ». Les contre- réformes antisociales se multiplient : hausses de la T.V.A à 25%, casse des services publics…
Il n’aura pas fallu longtemps à la Croatie et au peuple croate pour constater que l’UE n’est pas une solution mais un problème.
Ainsi, la Croatie ne touche-t-elle aucun fond structurel européen car ils sont conditionnés à un cofinancement national que la Croatie ne peut se permettre du fait de son déficit excessif aux dires de la (grosse) commission européenne. Pire, les investissements étrangers promis ne sont jamais arrivés, et pour couronner le tout la (grosse) commission européenne exige que la Croatie revoie son « Etat-providence »(hérité de la fédération yougoslave) et casse système de santé et de retraite. Si l’on ajoute à cela que le seul projet de développement concerne le tourisme, alors même que le tissu industriel déjà fragile s’étiole à grande vitesse, on peut dire que la Croatie ne touche pas les fonds européens, mais touche le fond tout court.
Cela dit, pas de déception dans le peuple croate, il faut dire que plus de la moitié des électeurs ne se sont pas déplacés lors du référendum d’adhésion et que lors des élections européennes l’abstention dépasse les 75%… le citoyen croate n’avait guère d’illusion à perdre sur le projet néo-colonial pan-européen concocté pour lui par sa classe dirigeante, et l’instrumentalisation des oppositions aux voisins ex-yougoslaves (Racines « catholiques » de l’U.E contre Serbie orthodoxe) suffit à peine à masquer la non adhésion du peuple croate à la machine à casser les salaires…
Avec l’exemple de la Croatie sous les yeux, il faut être aveugle pour ne pas voir que l’U.E n’est ni un projet d’avenir, ni un instrument de prospérité pour les peuples qui y entrent.
Force est de constater que le seul rôle de l’U.E est de dessaisir les peuples de leur souveraineté, afin de leur imposer une casse sociale sans précédent, alliant casse des salaires et des droits sociaux à une hausse des impôts pour les travailleurs.
Force est de constater que la seule solidarité développée par l’U.E, c’est celle de son oligarchie financière pour piller les peuples, de la Baltique à l’Adriatique.
Force est de constater que pour les travailleurs, de Brest à Zagreb, l’U.E c’est comme le tabac, il ne faut pas y rentrer, et si on veut s’en sortir, il faut en sortir.
Bonsoir. A lire aussi l’article publié par les communistes de Lille sur le sujet..
La Croatie a célébré le 1er juillet son premier anniversaire dans l’Union européenne. Le panneau de signalisation frappé de l’inscription « douane » avait l’an dernier été symboliquement retiré du passage frontalier avec la Slovénie, la seule ex-République yougoslave qui ait rejoint à ce jour l’UE depuis le démantèlement de l’ancienne fédération communiste. Un panneau portant le signe de l’UE avait été dans le même temps installé à l’extrême est du pays, à la frontière avec la Serbie, pays à qui Bruxelles a également donné l’an dernier son feu vert pour l’ouverture de négociations d’adhésion.
Aujourd’hui, l’ambiance est à la morosité. Zagreb ne parvient en effet ni à enrayer ses problèmes structurels, ni à enrayer un déclin économique, un déclin qui semble inéluctable. Seule embellie : l’année 2014 devrait enfin mettre un terme à cette chute programmée en affichant une croissance nulle. Mais au cours des cinq années précédentes, son produit intérieur brut a diminué de 13 % alors que les analystes de toutes tendances prévoient une stagnation du pays sur le long terme. Pour aggraver les choses, Zagreb attendait de son entrée dans l’espace économique européen un flux plus important d’investissements en provenance de l’étranger. Hors, ces derniers sont allés decrescendo au fur et à mesure que son entrée dans l’UE approchait.
Le pays enregistre le troisième taux de chômage le plus important en Europe. 17,2 % en mars 2014, juste après la Grèce (26,8 %) et l’Espagne (26,8 %). Et le scénario s’avère encore plus sombre chez les moins de 25 ans. Environ un jeune Croate sur deux est sans emploi (49,7 %), comme en Grèce (58,3 %) ou en Espagne (55,5 %). « Il est tellement difficile de trouver un emploi que mes amis n’ont même pas envie de se mettre à chercher », raconte Kristina, 24 ans, étudiante en dernière année de Master en sciences humaines.
Placé sous la férule de Bruxelles, le gouvernement croate n’a désormais plus de marge de manœuvre pour faire face aux difficultés : la dette publique, qui représentait il y a un an 59,6 % du PIB, s’élève aujourd’hui à 64,7 %, ce qui a conduit les gardiens de l’orthodoxie à engager une procédure pour déficit excessif à l’encontre du pays. Ce dernier a répondu aux injonctions en opérant des coupes claires dans son budget qui ont permis de réduire, bien que très marginalement, le déficit en cause. Mais ces mesures interdisent de disposer des ressources à affecter aux investissements plus que nécessaires pour moderniser l’économie et stimuler la croissance. Pendant longtemps, Zagreb s’est engagé à réformer l’administration publique héritée de l’ex-Yougoslavie, engageant des réductions d’effectifs sans reclassement dans d’autres secteurs, entraînant de facto la précarisation de milliers de personnes. Les mesures d’austérité imposées par les experts de la troïka ont au contraire enfoncé un peu plus la Croatie dans la crise.
La perspective de trouver des hydrocarbures dans la mer Adriatique est la seule bonne nouvelle. Le bénéfice financier espéré pourrait être une belle manne pour remplir les caisses de Zagreb, mais l’exploitation commencerait dans le meilleur des cas dans une dizaine d’années. Et les travaux ne seront pas gratuits.
Pour les libéraux, l’objectif est en tout cas atteint : « nous avons obtenu des frontières sans douanes, de nouveaux passeports et des frais d’itinérance moins coûteux. Mais seul le gouvernement croate peut encore initier les changements que les citoyens attendent vraiment… L’Union européenne n’est pas une baguette magique mais attend un partenaire sérieux, en mesure d’expliquer précisément ce dont il a besoin, pour quelles raisons et de quelle façon il entend l’obtenir. Mais pour cela, il faut engager des réformes et cela fait des décennies que la Croatie attend leur mise en œuvre. »
Les membres du gouvernement de Zoran Milanović, Premier ministre depuis 2011, clamaient en chœur il y a encore peu de temps que les Croates pariaient sur d’importants bénéfices à long terme de leur entrée dans l’Union européenne, tout en acceptant les conséquences négatives à court terme. Lors des dernières élections européennes, seuls 20,84 % des électeurs avaient pris part au vote, ridiculisant le sens même du scrutin. Et le sentiment de subir, à peine entré dans l’antre bruxellois, le sort de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal et de Chypre a certainement refroidi les ardeurs. En Croatie, le rêve européen s’est transformé en cauchemar.
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-en-croatie-le-reve-europeen-se-transforme-en-cauchemar-124238948.html
Merci de nous faire partager cette contribution de nos camarades du collectif résistance, qui rappelle une nouvelle fois la convergence de vue des militants communistes sur le sujet.
http://www.initiative-communiste.fr a d’ailleurs a plusieurs reprises l’occasion d’ouvrir ses pages avec plaisir à ces camarades
Fraternellement
Une nouvelle fois, force est de constater que cette U.E est bonne pour A.Merkel et les capitalistes allemand, mais ne vaut rien pour les peuples, il y a donc urgence à sortir de l’U.E et de l’euro monnaie austéritaire copiée sur le mark allemand.