Ce 16 juin 2015, l’Union Européenne va sans doute valider une étape supplémentaire dans la fuite en avant totalitaire. Afin de protéger encore plus l’oligarchie capitaliste, il s’agit de renforcer le sacro saint « secret des affaires » et donc de permettre d’accroitre encore plus répression des journalistes tentés de mettre de trop près leur nez dans les affaires de la classe capitaliste. Denis Robert et Edouard Perrin, sont en France deux exemples que vouloir mettre en place publique les mécanismes financiers scandaleux de l’Union Européenne du Capital et de la finance mondialisée c’est déjà s’exposer à de violentes attaques de la part de la classe capitaliste. L’Union Européenne prévoit ni plus ni moins que institutionnalisation d’un droit à la censure pour la classe capitaliste. Démocratique l’Union Européenne ? chacun peut bien voir que non.
A l’image des journalistes qui ont lancé la pétition que nous publions ci-après, ce n’est pas seulement les militants franchement communistes du PRCF qui dénoncent la dynamique autoritaire de l’Union Européenne. Car qui peut ignorer que confrontée à la colère grandissante des peuples, et à l’aggravation de la crise systémique du capitalisme, pour protéger ses profits et son pouvoir la classe capitaliste, comme toujours choisie la fuite en avant vers l’autoritarisme, quand ce n’est pas le soutien directe au fascisme et à à des milices nazies comme en Ukraine ? Jetant par dessus bords ses soit disant principes démocratiques, elle pousse les feux de l’euro fascisation. Oui, il est toujours fécond le ventre de la bête.
Plus que jamais, contre la fascisation, il faut faire front. Plus que jamais, pour la liberté, pour la démocratie, il faut briser les chaînes de l’Union Européenne, en sortir par la porte de gauche, pour s’en sortir !
www.initiative-communiste.fr – @PRCF_
http://www.pltv.fr/fr/petition-contre-la-directive-secret-des-affaires/
Bientôt, les journalistes et leurs sources pourraient être attaqués en justice par les entreprises s’ils révèlent ce que ces mêmes entreprises veulent garder secret. A moins que nous ne réagissions pour défendre le travail d’enquête des journalistes et, par ricochet, l’information éclairée du citoyen.
Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le « secret des affaires », dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en Europe.
Avec la directive qui sera bientôt discutée au Parlement, toute entreprise pourra arbitrairement décider si une information ayant pour elle une valeur économique pourra ou non être divulguée. Autrement dit, avec la directive « Secret des Affaires », vous n’auriez jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil… Et j’en passe.
Notre métier consistant à révéler des informations d’intérêt public, il nous sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique de nos pays. Les reportages de « Cash Investigation », mais aussi d’autres émissions d’enquête, ne pourraient certainement plus être diffusés.
Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la Nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information. Au prétexte de protéger les intérêts économiques des entreprises, c’est une véritable légitimation de l’opacité qui s’organise.
Si une source ou un journaliste « viole » ce « secret des affaires », des sommes colossales pourraient lui être réclamées, pouvant atteindre des millions voire des milliards d’euros, puisqu’il faudra que les « dommages-intérêts correspond(ent) au préjudice que celui-ci a réellement subi ». On pourrait même assister à des peines de prison dans certains pays.
Face à une telle menace financière et judiciaire, qui acceptera de prendre de tels risques ? Quel employé – comme Antoine Deltour à l’origine des révélations sur le le scandale Luxleaks – osera dénoncer les malversations d’une entreprise? Les sources seront les premières victimes d’un tel système, mais pas un mot ne figure dans le texte pour assurer leur protection.
Les défenseurs du texte nous affirment vouloir défendre les intérêts économiques des entreprises européennes, principalement des « PME ». Étonnamment, parmi celles qui ont été en contact très tôt avec la Commission, on ne relève pas beaucoup de petites PME, mais plutôt des multinationales rôdées au lobbying : Air Liquide, Alstom, DuPont, General Electric, Intel, Michelin, Nestlé et Safran, entre autres.
Ces entreprises vont utiliser ce nouveau moyen offert sur un plateau pour faire pression et nous empêcher de sortir des affaires …
Vu l’actualité Luxleaks, nous ne tolérons pas que nos élus se prononcent sur un texte aussi grave pour la liberté d’expression sans la moindre concertation avec les représentants de la presse, les lanceurs d’alertes et les ONG. Seuls les lobbies industriels ont été consultés.
Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell : « Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques ».
C’est pourquoi je demande, avec l’ensemble des signataires ci-dessous, la suppression de cette directive liberticide.
Le 16 juin prochain, une commission de députés européens, la commission JURI, se réunira pour valider ou non ce texte. C’est le moment de nous mobiliser pour dire non à la censure en Europe.