Initiative communiste publie volontiers cette stimulante réflexion d’André Bellon, ancien député socialiste de Marseille, président de l’association « Constituante »
La dictature de la minorité – par André Bellon
À l’occasion du premier anniversaire de l’élection d’Emmanuel Macron (ah, ce goût pour les commémorations stupides !), on entend se développer en boucle un refrain selon lequel le Président respecte le programme pour lequel il a été élu.
Il n’est pas inutile de rappeler que, si l’actuel titulaire de l’Elysée a bien été constitutionnellement élu, ce n’est pas son programme que les citoyens ont avalisé. Au premier tour, qui caractérise justement le soutien à un programme, Emmanuel Macron a obtenu à peine plus de 18% des inscrits. Le deuxième tour exprimait surtout le refus du Front national, non un appui à un projet et, même dans ce contexte, l’heureux élu n’a pas atteint 44% des inscrits. Prétendre qu’un tel résultat engageait un programme n’est qu’une triste plaisanterie.
Il revient à l’esprit, à l’occasion de ces déclarations, une thèse très à la mode dans les milieux philosophico politiques depuis des décennies. Tocqueville aidant, on nous met en garde quant à une présumée « dictature de la majorité ». Certes, la nécessité de contrepouvoirs ne fait aucun doute, et notre Constitution en manque cruellement, mais l’idée d’une « dictature de la majorité » est plus que douteuse. Imagine-t-on qu’une dictature de la minorité soit préférable ? Et n’est-ce pas le danger qui nous guette ? Car il n’est pas acceptable qu’un pouvoir aussi absolu que celui du Président de la République procède d’une légitimité électorale aussi faible.
La question des institutions est depuis longtemps au cœur de la crise politique et sociale. Elle devient encore plus dramatique lorsqu’un pouvoir aussi faible veut imposer des mesures fort minoritaires, renforcer le pouvoir présidentiel, aussi bien sur le territoire national en écrasant les collectivités locales que dans une vision européenne bien éloignée de la volonté du peuple.
Cette situation engendre des tentatives tout aussi minoritaires, certaines prônant la violence, d’autres contestant les principes mêmes de la souveraineté populaire, du citoyen et de son droit au vote, attaquant l’essence même du suffrage universel. Rien de malheureusement plus logique, ces tentatives condamnables trouvant naissance dans la forme de dictature engendrée par le système.
Une telle situation nous mène à des affrontements graves et des phénomènes de violence de plus en plus manifestes. La solution se trouve dans le retour aux principes fondamentaux de la démocratie, à partir des citoyens, dans les communes comme dans les quartiers. Ce travail permettra la redéfinition d’un contrat social, fondement nécessaire à l’équilibre national comme à la réaffirmation de saines relations internationales. Tel est le sens du processus menant à l’élection d’une Constituante en France qui, loin des solutions clefs en mains de tous les pouvoirs autoproclamés, est la seule solution pacifique, démocratique et rassembleuse aux défis du moment que nous traversons.
*Excellent rappel ! Hier, dans 1 assemblée d’eurocrates & de la jet-set européïste réunie par Merkel – malgré les désaccords entre eux sur la Gouvernance Européenne, l’Union bancaire et la création d’1 caisse de péréquation pour sauver les banques UE de la faillite ( http://la-chronique-agora.com/zone-euro-union-bancaire/ )..ils ont trouvé le moyen de lui décerner le prix annuel du meilleur défenseur de l’UE : Sacré Charlemagne ! ( https://fr.sputniknews.com/international/201805101036299959-macron-souverainete-europe-net/ ). Je rigole car au même moment; nos gouvernants après avoir été bafoués par Trump , ne savent plus sur quel pied danser avec lui.
** Autre chose encore plus étonnate survenue le 9 Mai dans l’émission d’Eric Brunet sur RMC : une journaliste lâche dès le début de l’interview d’Asselineau que 74% des Français souhaitent que l’on remette sur le tapis la sortie de l’Union Européenne : https://www.youtube.com/watch?v=EKk7DPHpeK0
Donc les médias du Système nous ont largement trompé pendant la campagne Présidentielle en publiant le contraire, avec de faux sondages ! En définitive les Français n’ont pas changé d’avis depuis longtemps sur ce sujet et ne se font plus d’illusion, sur la nature de cette institution US de 1948 fondée par la CIA et l’ACUE. Dans 1 interview à la BBC ; Macron avait lâché que les Français, s’il y avait eu 1 référendum, auraient voté pour le Frexit ( https://fr.sputniknews.com/france/201801221034846627-macron-sortie-ue-reaction/ ).. ça commence à se diffuser sur les réseaux sociaux malgré la chape de plomb des médias & partis européïstes, qui considèrent qu’évoquer cette info, relève d’un blasphème, selon Asselineau.