Ça y est , malgré les violences et la corruption, le peuple mexicain a voté et élu largement Andres Lopez Obrado ce dimanche 1er juillet, dans une élection historique. Une élection marquée par les violences contre l’opposition entre septembre 2017 et juin 2018, ce sont 543 attaques qui ont été commises contre le personnel politique au Mexique. 133 candidats ont été assassinés durant la campagne. Dans le silence des médias occidentaux.
À travers l’Amérique latine, les leaders progressistes et de gauche ont largement salué son élection. La présidente brésilienne, écartée du pouvoir par un putsch parlementaire, Dilma Roussef a salué son élection comme une victoire non seulement pour le Mexique mais pour toute l’Amérique latine. L’ancienne présidente de l’Argentine, Christina Fernandez-Kirchner, de même que l’ancien président de l’Equateur, Rafael Correa, expriment un même soutien, ce dernier tweettant que « AMLO serait un souffle d’oxygène et un grand espoir pour l’Amérique latine et le Mexique ». Le candidat de la gauche en Colombie, Gustavo Petro salue la victoire de AMLO comme le début d’un changement en Amérique latine.
Mexique : un pas en avant. Victoire historique d’Andres Lopez Obrador
Communiqué de la Commission internationale du PRCF 02/07/2018
La victoire d’ Andrés Manuel Lopez Obrador est incontestablement un signal donné par le peuple mexicain qui exprime ainsi son désir de changement social et politique.
Le Mexique est en effet engoncé dans une profonde crise due aux inégalités sociales abyssales, à une corruption et une criminalité qui trouvent leur cause dans la fusion entre le grand capital, le personnel politique et la grande criminalité.
« Pauvre Mexique, trop loin de Dieu et trop près des États-Unis » c’est au nom de cette maxime que les gouvernements mexicains successifs se sont comportés en vassaux des États-Unis.López Obrador se définit «ni chaviste ni trumpiste». Ce qui est source d’interrogation pour les plus progressistes du Front qui a porté Obrador au pouvoir. Le sort de Dlima Roussef, Michèle Bachelet démontre que le modérantisme est le plus court chemin vers l’échec.
Reste des dossiers difficiles comme celui de la migration vers les États-Unis des Mexicaines et Mexicains chassés de chez eux par la misère, la négociation de l’ALENA le traité de libre-échange qui lie depuis 1994 Mexique, États-Unis et Canada et que Trump veut modifier ou quitter car le grand capital yankee délocalise au Mexique et que des emplois industriels sont détruits aux États-Unis. Trump veut le beurre et l’argent du beurre : les profits pour les capitalistes yankees et les emplois industriels. Mais cela s’inscrit dans un cadre d’échanges économiques qui dépassent cette seule question. En cas d’annulation de l’ ALENA, le Mexique pourrait entrer en récession et un tel scénario pourrait entraîner à terme une baisse de 2,7 % du PIB. Le FMI a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance à 1,7 % pour 2017. Sans oublier que 6 à 8 millions d’emplois mexicains (directs et indirects) dépendent de l’ALENA, dans un pays où la moitié de la population est pauvre.
Côté américain, 5 millions d’emplois directs, le double en emplois indirects, seraient en jeu. Certains secteurs, comme celui des producteurs de soja, qui ont quintuplé leurs exportations vers le Mexique depuis 1993, s’inquiètent des tensions entre les deux pays. Le principal risque pour les États-Unis serait d’augmenter le prix d’un certain nombre de biens, comme les automobiles, au détriment du consommateur américain…
Bref sans rupture franche avec les règles de la mondialisation capitaliste la marge de manœuvre du nouveau président mexicain reste très faible.
Reste qu’un espoir est né et que l’intervention populaire aidant, les communistes mexicains au premier rang, les choses peuvent réellement changer. Obrador a écrit : « Le Mexique n’est ni une colonie ni le protectorat d’une puissance étrangère. En toutes circonstances, nous affirmerons notre droit à la souveraineté face à la Maison Blanche, quel qu’en soit le locataire ». Une telle position patriotique si elle est accompagnée d’actions politiques en cohérence avec cette affirmation et d’une politique sociale ambitieuse peut être le levier d’un processus de transformation démocratique de ce grand pays.
VICTOIRE DE « JUNTOS HAREMOS HISTORIA » au MEXIQUE
Avec plus de 63% de participants et 53,8 % de votes, le candidat Andrés López Obrador remporte très largement les élections présidentielles à un seul tour. Les intimidations avec les disparitions des opposants à la politique du PRI au pouvoir n’auront pas suffit pour empêcher la démocratie.
La question qui se pose à cette alliance qui contient le « Partido de Trabajadores », est celle de gouverner très franchement, c’est-à-dire avec une majorité écrasante au Sénat, à savoir qu’aujourd’hui cette coalition peut légiférer, et n’en déplaise aux forces de la réaction, sur plusieurs fronts anti-impérialistes.
Au niveau international, l’affirmation de la volonté d’un Mexique libre et indépendant des États-Unis d’Amérique en déclarant une relation basée sur le respect mutuel et la confiance.
Concernant les traités : le Traité de Libre Commerce, TLC, aucune allusion n’a été faite dans le discours du Président.
Au niveau national, la réappropriation du champ politique et citoyen, si longtemps réprimé et aujourd’hui guidé par l’intérêt supérieur : « la Patrie avant tout ».
L’affirmation de la volonté de changement, des libertés d’association, d’expression, de religions.
La mise en avant des accords économiques, commerciaux et financiers permet d’asseoir les engagements pris y compris avec le secteur bancaire, et son autonomie.
La transformation sociale inscrite dans l’Histoire du Pays, le Mexique appelle à une lutte sans égale contre la corruption et l’impunité : missions principales du gouvernement.
L’abolition des privilèges est inscrite dans les propos du Président et l’investissement public sera augmenté et le droit au travail pour tout mexicain est une priorité.
La préférence sera donnée aux humbles et aux humiliés, et sans oublier les indigènes : d’abord les pauvres.
L’insécurité et la violence seront combattus en s’attaquant aux racines du mal.
Le principe d’autodétermination des peuples est réaffirmé.
Les remerciements à nombre de présidents du monde entier et au président sortant.
La pluralité des moyens de communication et des réseaux sociaux a été soulignée et reconnue.
La confiance accordée par des millions de Mexicains appelle la droiture, et l’ambition légitime du Président est de travailler à la grandeur du pays et au bonheur des citoyens du Mexique.
Antoine LUCI pour la Commission Internationale du PRCF
Primer mensaje 01 de julio 2018 #AndrésManuelPresidente https://t.co/ji9E9Mfae2
— Andrés Manuel (@lopezobrador_) 2 juillet 2018